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Bleu : Orange :

No Use For A Name

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Interview par e-mail réalisée le 16.12.2008 avec Tony Sly, chanteur-guitariste de No Use For A Name

Après 20 ans, qu’est-ce qui te permet encore d'avancer ?
Les stéroïdes métaboliques. Non sérieusement, je pense que pour moi c’est le plaisir de jouer de la musique. J’aime vraiment jouer sur scène, pas tellement pour que les gens m’admirent, mais pour les nuits où tout marche impeccable. D’un point de vue musical, c’est un défi, dans le bon sens du terme, d’écrire des chansons pour No Use For A Name. Ca m’occupe, ce qui habituellement me rend heureux.

Vous avez une discographie bien remplie, comment choisissez-vous les morceaux qui sont joués sur scène lors de vos concerts ? Comment vous les sélectionnez ?
En ce moment, nous avons un éventail de 30-35 chansons que nous pouvons toutes jouer en concert, je les mélange toutes les nuits. Quand nous allons venir en Europe, j’aimerais augmenter ce chiffre à 50-55, ça nous permettrait de jouer quelques chansons que nous n’avons jamais joué en live.



As-tu déjà lu des chroniques dans des magazines ou sur le net concernant vos CD ou vos concerts? As-tu été touchés par quelques commentaires positifs ou négatifs ? De quoi ces chroniques parlaient-elles ?
C’est sûr, il y a les deux. Je suis bien sûr toujours attachés aux articles qui accompagnent l’arrivée d’un nouvel album, je me sens vulnérable parce que j’ai mis mes émotions dans les chansons, et si quelqu’un vient et me dit juste « C’est bon, je suppose », alors que j’ai mis 10 mois pour l’écrire et pour l’ajuster, oui, ça peut être désagréable. Mais en tant que compositeur, tu dois aussi réaliser que tu mets ton talent sur la place publique, et que cela fait partie du jeu. Il y a aussi les aspects positifs : j’essaie de ne pas les laisser trop me gonfler la tête. Tu dois être capable d’écrire sans penser à cela. Je ne me souviens pas de quelque chose de particulier qui soit paru dans les magazines que j'ai lu autre que « votre disque est bon » et « il était vraiment ivre sur scène ». En passant, j’essaie de corriger ce dernier point. En ce qui concerne les critiques musicales, moi, j’aimerais plutôt entendre les points de vue d’un écrivain ou d’un musicien, et ce qu’ils estiment être bon ou mauvais. Je réalise qu’écrire une critique est un art journalistique, j’aimerais donc plutôt avoir l’avis d’un spécialiste.

Après de nombreux albums avec Ryan Greene, pourquoi No Use For A Name a-t-il décidé de changer et d’enregistrer avec Bill Stevenson pour « The Feel Good Record of the Year » ?
Quand il s’agit d’enregistrer, la première préoccupation est de ne pas faire la même chose que la fois précédente en ce qui concerne le son et le feeling. Nous savions que pour cela, tout devait être différent, et l’approche était très importante. On n’a rien contre Ryan, il est génial, mais il s’agissait de faire quelque chose de différent. Bill et Jason sont à la pointe de leur art, en tout et pour tout.

Que dire du nouveau nom du nouvel album? Comment vous avez finalement retenu le nom « The Feel Good Record of the Year » comme titre de ce disque?
Je ne sais pas. Nous avions mis une liste géante de 100 titres sur le mur du studio. Les paroles percutantes et les sarcasmes contenus dans le texte ont influé pour beaucoup dans le choix du titre. Nous avions failli l'appeler « The other white album » titre que je trouve génial, nous allons l’utiliser la prochaine fois.



Des groupes comme Blink 182, Good Charlotte ou Simple Plan ont tous signé avec des compagnies de disque importantes et sont largement distribué dans le monde entier. Votre musique « ressemble » à celle de ces groupes, et elle pourrait être facilement programmée par MTV ou diverses stations de radio. Qu’en penses-tu ?
Non, pas vraiment. Nous avons été joués tellement souvent sur des radios dans le milieu des années 90, je pense qu’ils en ont eu assez. Mon opinion est que oui, nous avons un son bien lisse, mais au fond, nous avons toujours été très punk rock dans notre façon d’agir. Je pense que les grandes maisons de disques et les stations de radio se disent « O voilà NUFAN, ce groupe des années 90 qui ne voulait pas signer et pas entrer dans le jeu ?... ils se sont grillés tout seuls ». Mais tu vois, je m’en fous complètement, et finalement, c’est bien ça, l’idéologie punk.

Vous avez sorti presque tous vos albums avec Fat Wreck.
Est-ce une sorte d’affaire de famille ?
Oui, c’est ça. Ils ont fait beaucoup pour nous, depuis toutes ces années, c’est pourquoi nous restons avec eux.

J'ai entendu souvent des gens dire qu'ils trouvaient que vos derniers albums sont plus lents. Que voudrais-tu leur répondre ?
Que le nouveau est plus rapide. Mais pour ceux parus avant, je n’ai pas d’explication. Je ne me tiens pas à une formule et je n’écris pas de recettes, en pensant que les gens veulent qu’on conserve un certain son et qu'on sonne de telle ou telle façon. C’est juste, ils veulent que nous refassions « leche con carne » ou « making friends », mais je ne peux pas refaire ce qui a déjà été fait. Quelques personnes ne se gênent pas de faire et de refaire toujours la même chose. Ce n’est pas mon cas. Tout au moins en ce qui concerne l’écriture. Je sais que certaines de nos chansons sonnent familier, mais ça vient à mon avis plus des 4 membres du groupe qui font comme une unité, car je pense que chacun a son propre style. Et le fait que nous ayons plus de 100 chansons.

Quel style de musique a influencé ton groupe il y a 20 ans, et qu’est-ce que tu écoutes maintenant?
Il y a 20 ans, c’étaient des groupes comme Bad Religion et NOFX. Maintenant, j’écoute tout pour faire plaisir à tout le monde. J’écoute du punk, du folk et des trucs indie.

Es-tu inspiré par des groupes plus récents ou tu continues à puiser tes influences sur d'anciens groupes ?
Les deux. Mais j’ai été plus inspiré par des groupes de ma génération, mais il me semble que tout peut m’inspirer maintenant. Je suis actuellement complètement concentré sur mon travail solo et l’écriture. Je suis réellement dans le folk et j’utilise des influences punk pour l’écriture de quelques morceaux acoustiques.

Ca va bientôt faire 20 ans que vous êtes sur la scène musicale. Presque 2 générations vous suivent. Est-ce qu’il y a toujours des gens de la première génération à tes concerts ?
Oui, et je pense qu’ils sortent habituellement pour boire un verre pendant que la baby-sitter s’occupe des enfants. Ils veulent entendre des chansons anciennes, et nous allons faire ça en Europe.



Que penses-tu des changements intervenus dans le monde du punk, comparé au tout début du mouvement ? Penses-tu que le mot « punk » a toujours la même signification qu’il y a 20 ans ?
Non. J’en ai marre de parler de la signification du punk, et honnêtement, est-ce que c’est pour satisfaire ta curiosité ou pour régaler quelqu’un d’autre ? Je ne sais plus. Je pense que ce mot a été redéfini, et je n’ai pas le nouveau dictionnaire. J’aime le punk, mais je déteste le mot.

Tu as été en tournée avec des groupes incroyables. Quelle était, jusqu’à présent, ta meilleure expérience de tournée, et pourquoi ?
Je ne peux pas vraiment les comparer. J’ai été très chanceux de faire des tournées mondiales avec mes amis et de jouer devant des milliers de gens. Chaque tournée est un souvenir particulier pour moi que je garde précieusement.

Quel est le truc le plus incroyable qu’un fan t'a jamais dit ou donné?
Les cadeaux du Japon sont vraiment différents. Dernièrement une fille m’a donné une bouteille de Absolute vodka. Je pense qu’il est bizarre de recevoir de l’Absolut vodka au Japon. Mais n’interprétez pas mal, je n’ai rien gaspillé.

Maintenant que tu n’est plus en tournée, que fais-tu?
Est-ce que les membres de NUFAN ont des emplois ?
Mon travail est d’être musicien. Dave donne des leçons de guitare, Rory possède une entreprise qui enlève la neige dans les montagnes, Matt joue à des jeux vidéo et par conséquent commence à manquer d’argent.

Qu’est-ce que tu ferais maintenant si tu n'aurais jamais été membre de ce groupe?
Je serais peut-être un sans-abri. Je n’ai jamais eu vraiment un autre travail « réel » en dehors de No Use For A Name.

Si tu étais journaliste et devais interviewer un groupe, lequel tu aimerais questionner et qu’est-ce que tu aimerais savoir sur lui ?
Je ne suis pas tellement intéressé d'en savoir plus sur eux, mais j’aimerais interviewer Oasis. Ils sont tellement prétentieux qu’il serait incroyablement marrant de les voir répondre à mes questions.

Connais-tu des groupes suisses? Et quels sont les groupes européens que tu préfères ou que tu connais le mieux ?
Les Vomitors sont étonnants! J’adore ces gars. Une fois, ils ont allumé un feu d’artifice après leur show, et nous avons passé après eux, et c’était notre plus mauvais concert. Et puis il y a aussi ce groupe appelé Snitch, nous les avons emmenés avec nous la dernière fois. Ils sont vraiment cools.

Merci d’avoir pris tout ce temps pour répondre à ces questions! A bientôt à Genève!

Interview : Lucien, Stinky

Plus d'infos :

Label : Fat Wreck Chords

MySpace : www.myspace.com/nouseforaname

Site Web : www.nouse4aname.com

Site du label: www.fatwreck.com

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