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-super photos et commentaires, ça donne envie !
-Sympa le live reports. J'ai trouvé la fin du set de Cattle Decapitation plus carré...
-Mea Culpa alors très cher collègue. :( J'aurais du mieux vérifier effectivement.
-Ce n'était pas au Sedel le concert Beach Slang.
-Cool report même pour un non-metalleux !
-Haaaaaaa mais Anders Iwers! Putain c'est le mec de Ceremonial Oath et Tiamat! J'adore...
-YOU GET YOUR BALLS TO THE WAAAALLS!
-Merci pour le report! C'était du costaud d'organiser ces 2 gigs! Effectivement, ils...
-You're welcome, Chris! See you at Maryland Deathfest!
L’édition 2014 du festival Inferno Switzerland a connu quelques couacs avant même son début, le plus important étant bien sûr la suppression de la seconde scène au Base Bar, lié à des plaintes quant au niveau sonore puis un refus d’autorisation de la part de la Police du commerce. Lausanne Rock City n’est plus ce que c’était. Ceci a résulté en l’annulation de tous les groupes suisses, cela concernait entre autre Bölzer et Darkrise le samedi. Malgré ces soucis de dernière minute, qui ont été rapidement gérés, cette édition a prouvé être un grand succès. Le public est venu en masse et le site du festival s’est encore agrandi par rapport aux années précédentes. Le skatepark accueillait deux exhibitions, celles de H.R. Giger qui nous a quittés cette année et de Zbigniew Bielak (auteur d’illustrations pour Mayhem et Watain, parmi d’autres), tandis que le théâtre de Sévelin était le lieu d’une autre exposition, celle des peintures de Mario Duplantier (Gojira), mais pas que ça : il y avait également des concerts, parmi lesquels j’ai pu voir celui de Kevin Hufnagel (Gorguts). Bien sûr, la partie principale se déroulait aux Docks, où se sont enchainés des très bons concerts. Bilan du samedi 28 juin.
Début à 17h30, l’heure étant légèrement avancée afin de pouvoir rajouter un groupe sur la scène principale, Solstafir ne pouvant pas jouer au Base Bar. Les Islandais ont profité de la plus grande scène pour se balader davantage sur la scène et en dehors (je parle surtout du chanteur), faisant en sorte que chaque présent soit transporté dans leur monde post-rock à tendance shoegaze. Plus rien à voir avec le black metal qu’ils jouaient au début de leur carrière. Bon débarras, on a envie de dire, car ils maitrisent bien mieux leur style actuel et ce dernier a le mérite d’être plus particulier. Leurs mélodies éthérées entament cette soirée dans le calme, tout en rajoutant des passages plus rauques, rappelant à tout le monde qu’ils font toujours partie du milieu metal. Set malheureusement raccourci pour des raisons évoquées précédemment, mais Solstafir a pleinement utilisé le temps mis à disposition pour émerveiller toute une salle.
La salle des Docks est déjà bien remplie à 18h45 lorsque Gorguts monte sur scène, présentant surtout son dernier opus ‘Colored Sands’. La bande de Luc Lemay sait impressionner par la maitrise technique de leurs instruments, tout en proposant des structures intéressantes dans les titres joués. Death metal technique oui, mais non sans âme, le rendu sur scène étant encore mieux que sur CD. Articulant sciemment la brutalité et le côté atmosphérique, les Québécois ont su se renouveler à chaque album et ce depuis 25 ans. Ce n’est pas une musique facile d’accès pour l’oreille lambda ni même pour le métalleux avéré, mais que c’est rafraichissant d’avoir un groupe comme Gorguts qui ressort du lot en matière de death metal ! A cause des contraintes de temps, ce set était également raccourci et le classique ‘Orphans Of Sickness’ manquait cruellement, même pour le groupe qui, comme le public, était resté sur sa faim.
Ensuite, il est l’heure pour Death (DTA) de confirmer leur statut de légendes du genre et leur place au sommet de la musique extrême. Pas besoin de le confirmer, me dira-t-on, mais les sceptiques sont encore nombreux, pensant que Death aurait dû être enterré après la mort de son fondateur, Chuck Schuldiner. Que nenni, Death To All, c’est tout aussi bon sans Chuck, ayant trouvé en Max Phelps (Cynic) un excellent remplaçant pour faire vivre aux plus jeunes qui n’ont pas connu la grande époque de Death, l’excellence scénique de ce groupe. Pour cette deuxième tournée européenne de Death DTA, c’est encore une fois le line-up de l’album ‘Human’ qui brave les scènes des différentes villes parcourues, parmi lesquels Lausanne se trouve sur la liste, pour le plus grand bonheur des personnes présentes. Le groupe joue donc surtout des morceaux des 4 premiers albums de Death, puis invite Hannes Grossmann et Steffen Kummerer d’Obscura à interpréter avec Steve DiGiorgio, Paul Masvidal et Max Phelps quelques titres post-‘Human’, à savoir ‘Spirit Crusher’ et l’emblématique ‘Symbolic’. Le public est en feu, et l’échange d’énergie entre celui-ci et les Floridiens sur scène est à son sommet. Tant que Death DTA continue les hommages à Chuck, il faut profiter de (re)vivre cette expérience.
On revient vers le calme au Théâtre de Sévelin, où Kevin Hufnagel présente quelques-unes de ses compositions, interprétées sur un ukulélé. Les connaisseurs sauront combien il est difficile de bien faire sonner cet instrument. Non seulement Kevin Hufnagel maitrise parfaitement cet instrument, il fait preuve d’une grande virtuosité dans sa manière de jouer des pièces très difficiles, adoptant une vaste palette de techniques sur un si petit instrument. Performance tout aussi époustouflante que ce qu’il a accompli avec Gorguts quelques heures plus tôt.
Après ce calme vient la tempête. Non non, je ne parle pas du concert d’Arch Enemy, qui incarnait la faiblesse à son paroxysme, mais l’orage qui sévit dehors, me forçant donc d’aller voir le groupe suédois qui a perdu mon intérêt depuis plus de 10 ans, alors que sa popularité ne cesse de croitre depuis cette époque-là . Des riffs accessibles, des mélodies bateau que l’on devine 10 minutes à l’avance, ce groupe joue un death mélodique parfaitement adapté à un public qui n’est pas fan du bon death mélodique. Ne me comprenez pas mal, j’adore Arch Enemy, mais les années 90 et le temps d’albums incroyables comme ‘Black Earth’, ‘Stigmata’ ou encore ’Burning Bridges’ est une époque lointaine, délaissé pour faire place à du metal plus radio-friendly. Et je ne parle même pas de la nouvelle chanteuse, ou comment trouver encore pire qu’Angela Gossow. Je sais que c’est difficile de trouver une femme qui a un véritable coffre pour chanter du metal extrême, sans critiquer les femmes dans le metal, malheureusement elles sont plus petits que leurs homologues masculins et ont par conséquent moins dans les poumons. Mais il existe des voix féminines puissantes dans le death (Derketa, Mythic, Demonomacy, Agoraphic Nosebleed), alors pourquoi choisir une nénette qui a zéro puissance dans le coffre et qui en plus chante avec une technique deathcore moderne insipide ? Bref, grande déception, mais une déception à laquelle je m'attendais.
C’est enfin l’heure de la véritable tête d’affiche du samedi et une légende du black metal norvégien, encore sur les pieds après une carrière de 30 ans, j’ai nommé Mayhem. Le concert commence avec quelques hics, surtout des problèmes de micro et un mauvais son de manière générale. Ce n’est qu’après une demi-heure, lorsque le groupes entame ‘Buried By Time And Dust’ du cultissime’De Mysteriis Dom Sathanas’ que le son s’améliore au fur et à mesure, et c’est dès ce moment que l’on peut apprécier l’excellence scénique de Mayhem. Un Attila Csihar totalement déjanté avec son crâne/microphone et un Hellhammer derrière les fûts qui ne cesse jamais les tapis de double grosse caisse et les blasts à une vitesse inhumaine : les deux hommes de la soirée, sans aucun doute ! A cela s’ajoute une setlist retraçant l’ensemble de la carrière du groupe, jouant plusieurs titres de l’incontournable ‘De Mysteriis Dom Sathanas’ de 1994, passant par ‘Deathcrush’ de 1987 et finissant même sur des morceaux de la première démo de 1984 ! Mayhem est un de ces groupes qui, malgré les controverses qui les entourent, porte haut et fier le drapeau du vrai black metal, sans compromis, sans fioritures, juste de la pure noirceur. Ce sont des corps totalement épuisés mais contents qui quittent l’enceinte du festival, se demandant comment sera la prochaine édition, et si celle-là pourra surpasser ce que l’on vient de vivre aujourd’hui.
Live Report : Sanders
Ajouté le : 07.07.14
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Behemoth, Mayhem, Entombed AD, Steve 'n' Seagulls, Rorcal
Date : 10.08.16
Lieu : Patinoire - Le Locle
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