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Refused

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De passage au Fri-Son de Fribourg le 19 mars passé, Kristofer Steen, guitariste de Refused, a pris un peu de temps pour répondre à nos questions

Refused

rose Hello, et merci de prendre un peu de temps pour répondre à nos questions. Pour commencer, comment vas-tu et comment se passe cette tournée?
Très bien! C’était une grosse journée en fait, nous étions dans le bus depuis minuit et nous venons d’arriver il y a deux heures. Ça peut être barbant, mais les shows étaient super, nous en avons fait trois pour l’instant, de très bons concerts à mon avis.
Qu’est-ce qui te manque aujourd’hui par rapport aux tournées dans les années 90?
Notre première tournée européenne remonte à 94, c’était il y a une éternité. Nous étions en tournée avec 108, je ne sais pas si tu les connais, c’est un groupe de Hare Krishna hardcore composé de moines Hare Krishna. Ça semble être quelque chose de très bizarre comme ça, mais ils avaient une grosse renommée dans la scène. Et nous avons dormi sur le sol de temples Hare Krishna pendant quelque chose comme 6 semaines. De temps en temps, cette époque d’innocence, quand c’était un peu plus l’aventure, peut me manquer. C’est difficile à recréer, mais sur beaucoup de points, c’est beaucoup mieux maintenant, et plus appréciable. Évidemment plus facile, tu gagnes et tu perds certaines choses, mais de manière générale, c’est beaucoup mieux, tout le monde est plus heureux. Trop facile!

Durant ces 14 années de pause, quelle était ta réaction en voyant votre «Shape Of Punk To Come» devenir un classique et avoir autant d’influence sur la scène?
Au début, c’était vraiment bizarre (rires). C’était vraiment bizarre parce que nous nous étions tellement impliqués dans ce disque, et rien n’en est vraiment ressorti. Il y a eu beaucoup de déception, et c’est ce qui a séparé le groupe. Le disque a vécu sa vie de son côté et a fait son truc sans nous, tu vois. C’était étrange, mais au final, c’est incroyable de voir ta musique et tes idées voyager si loin et créer des liens forts avec les gens. C’est bizarre, parce que nous avons fait ça dans un petit coin en Suède. C’est étonnant de pouvoir faire des choses dans des endroits perdus, ou en périphérie, et de les voir atteindre autant de monde et au final, devenir un classique. C’est incroyable, je suis vraiment fier de ça, nous le sommes tous, mais au départ, nous avions plutôt tendance à être en colère en voyant que ça a commencé quand nous nous sommes séparés. Du genre «C’est MAINTENANT que vous aimez ça? C’est quoi qui cloche chez vous?» (rires) Mais c’est un sentiment agréable, c’est clair.
Et quel est ton avis sur la «Shape Of Punk» d’aujourd’hui?
Et bien, honnêtement, je suis désolé d’admettre que je ne peux pas te dire grand-chose sur le punk d’aujourd’hui (rires). Ça n’était de toute manière pas destiné à être un plan ou quoi que ce soit, mais plus un genre de déclaration insolente, dans un esprit de blague. C’était quelque chose qu’on a fait pour nous, faire un disque de punk hardcore et essayer d’élargir notre moyen d’expression. C’était vraiment quelque chose de personnel, les gens doivent faire ce qu’ils veulent, et ne doivent de toute manière par avoir à nous suivre ou quoi que ce soit.

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Vous avez déclaré que le fait de «ternir l’image du groupe légendaire» vous importait peu. N’avez-vous pas ressenti beaucoup de pression, et comment s’est passé l’enregistrement de l’album?
Honnêtement nous n’avons pas vraiment discuté de cet aspect. Nous n’avons pas eu le sentiment de devoir être prudents. «The Shape Of Punk» est une sorte de référence, tout le monde parle du disque comme s’il s’agissait d’un genre de bagage, j’imagine, et ensuite, et si nous avons ressenti de la pression, ce n’était pas à cause de cet album, je pense, mais parce que nous avions été loin si longtemps. C’est un peu comme si nous avions à redécouvrir comment faire des morceaux, du genre «c’est quoi un morceau de Refused aujourd’hui?». C’est à ces questions que tu dois répondre. Je crois que c’était une des plus grandes difficultés, nous avons exploré chaque piste que nous trouvions. Mais il y a toujours de la pression pour faire quelque chose bien. Il y avait aussi beaucoup de pression pour «The Shape Of Punk», et nous avons abordé chaque album en étant très exigeants avec nous-mêmes. Bien entendu, on peut avoir ce genre d’état d’esprit sans réussir toutefois à faire un bon album, mais je pense que c’est quelque chose d’utile. Pendant la composition et l’enregistrement de Freedom, je ne pense pas que nous aillions ressenti des tonnes de pression, mais au fond de nous, je crois que oui, car à la fin, nous étions complètement vidés. Mais en même temps, c’est un peu comme ça que nous sommes en tant que personnes. Du genre perfectionniste, j’imagine, ce qui peut être bien, mais aussi dans certains cas, poser problème. Et bien entendu, en tant que compositeurs, nous sommes les derniers à pouvoir dire si le résultat est bon ou non. Pour «Shape», nous étions du genre «Bon, il y a effectivement quelque chose qui ne va pas avec cet album, vu que personne ne l’apprécie». Donc c’était aussi bien «C’est un échec», mais pour nous «OK, pourtant nous avons toujours l’impression que c’est un bon disque», mais si personne ne va dans ce sens… (rires).
Tu peux toujours être fier de ce que tu as accompli, que le résultat soit apprécié ou non
Exactement, c’est ce genre de sentiment que nous voulions tous avoir. Nous avons fait du mieux que nous pouvons, et nous pouvons être fiers de ça. Je ne sais pas si tu joues dans un groupe, mais tu as sans doute dû avoir des expériences similaires. C’est un dur métier de faire de la musique! (rires)

Pour la composition de ce nouvel album, êtes-vous partis de zéro ou aviez-vous repris des idées de l’époque?
Non, je crois que nous avions épuisé toutes les idées de riffs potentiels, donc ce n’était que du neuf. Et les choses que nous n’avons pas utilisées à l’époque n’étaient simplement pas suffisamment bonnes pour être sur un disque.

J’ai noté des influences hip-hop/funk ou métal industriel sur Freedom. D’où vient ce genre d’idées et faites-vous appel à des conseils extérieurs?
Nous avons travaillé avec plusieurs personnes, mais je ne pense pas que nous ayons besoin d’aide ou de conseils pour sortir des sentiers battus car la plupart des idées auxquelles tu fais référence viennent de nous directement. Nous avons choisi d’intégrer ces éléments. Mais oui, tu as toujours besoin de personnes avec des compétences spécifiques. Nous avons travaillé avec un producteur et son assistant qui étaient très bons pour trouver les bons sons pour des morceaux en particulier. C’est un des aspects sympas de l’enregistrement, tu peux ajouter ces petites touches qui permettent d’avoir des disques les plus larges et variés que possible. Je pense que c’est un gros plus d’avoir ces petites touches.

Penses-tu que vos autres projets que vous avez eus depuis l’arrêt de Refused en 1998 ont influencé le son du groupe aujourd’hui?
C’est certain, que tu le veuilles ou non, ça s’infiltre dans ta musique. Mais honnêtement, nous avons eu le sentiment de tout reprendre à zéro. Du style «Comment on va faire maintenant?». C’est vraiment long, quatorze ans, et si tu regardes nos disques, Shape Of Punk, Songs To Fan… Et celui d’avant, ils sont tellement différents l’un de l’autre, donc quel groupe sommes-nous? Lequel nous représente? Donc en un sens, nous avons dû nous réinventer. C’était une expérience assez bizarre. Je pense que ça aurait été plus simple si nous étions un groupe du genre AC/DC ou Slayer, qui a son esthétique est qui est géniale, pour chacun des deux, et qui doivent sans doute avoir une idée du son qu’aura leur prochain album, mais ça n’était pas le cas pour nous. Les gens appréciaient le fait que nous étions un groupe disons, éclectique, donc nous nous sommes dit «OK, bon, c’est dans ce sens qu’il faut aller».

Dans quel état d’esprit êtes vous maintenant? Est-ce que le bon accueil du nouvel album vous a donné de la motivation pour la suite?
En fait, au moment où je te parle, nous travaillons sur de nouveaux morceaux, nous avons toute une série d’idées de base. Et c’est beaucoup plus facile maintenant. C’est comme si nous avions à passer par cette étape du nouvel album, et maintenant que c’est fait, c’est beaucoup moins difficile et douloureux (rires). Nous avons trouvé comment composer ensemble. Ça nous vient beaucoup plus facilement. Mais oui, nous composons et nous avons envie de continuer à faire de la musique. Nous y prenons beaucoup de plaisir, donc il n’y a aucune raison de s’arrêter.

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Concernant l’aspect graphique du groupe, comme les pochettes, es-tu impliqué dans le processus?
Je vois cet aspect comme un genre de table d’harmonie. Nous voulions que cet artiste (Fredrik Söderberg) réalise la pochette, il fait ce style de tableaux occultes, et je me suis dit que ça serait bien d’avoir quelque chose qui ne dévoile pas exactement ce qu’il y a à l’intérieur, si tu vois ce que je veux dire, parce que c’est un peu ennuyant, et nous n’avions jusqu’à présent que des pochettes plutôt moches, en tout cas de mon point de vue (rires). Donc je trouve que quelque chose qui ne soit pas évident et plus suggestif était assez cool. Mais oui, j’aime bien être impliqué là-dedans, parce que je travaille en tant que réalisateur quand je ne suis pas dans le groupe, donc j’apprécie, non pas de créer directement, mais d’y participer et d’être comme une table d’harmonie pour les autres.

Concernant la réalisation justement, c’est toi qui as réalisé le documentaire Refused Are Fucking Dead en 2006. As-tu d’autres projets en cours, en lien avec la musique ou non?
Je travaille comme metteur en scène depuis un moment, et je pense m’orienter vers les longs métrages plutôt que les documentaires, c’soit un domaine que je vais sans doute explorer quand nous serons rentrés. C’est la prochaine étape!

Parlons un peu de ta ville d’origine, Umeå. De grands noms comme Meshuggah ou Cult Of Luna viennent de là-bas, il y a l’air d’avoir une grande diversité musicale avec des festivals de jazz, des salles d’opéra… Comment est-ce aujourd’hui?
Oui c’est vraiment bien pour tout ça. Ça a toujours été très facile pour les groupes d’avancer, de trouver des locaux de répétition, et tout, c’est très facilement disponible, ce qui est bien car c’est une petite ville. En apparence, c’est un endroit assez ennuyeux, mais c’est aussi une bonne chose: ça veut dire que tu dois faire les choses pour toi, tu dois faire en sorte de rentre tout ça un peu plus fun, jouer dans des groupes, être créatif… Mais oui, c’est quand même étrange d’avoir tous ces groupes comme nous, Meshuggah, and Cult Of Luna, et tellement d’autres aussi. Bon, c’est aussi plutôt moche, un genre de «non-ville» (rires). Non, pas moche, j’exagère un peu, mais ça n’est pas comme ici, tu vois? En Suisse, peu importe où tu regardes, c’est «woah!», c’est impressionnant. C’est comment à Lausanne par exemple, il y a combien d’habitants?
Environ 130?000.
A Umeå c’est 120?000 je crois. Et il y a beaucoup de groupes?
Oui, mais c’est assez compliqué de trouver un endroit pour répéter et faire des concerts. Il faut faire beaucoup par soi-même, c’est très DIY je dirais.
Je trouve ça plutôt cool. Sinon vous pouvez toujours déménager à Umeå et tenter votre chance là-bas (rires). C’est sans doute plus facile je crois, même s’il n’y a pas tellement de salles ou d’endroits pour les concerts à Umeå. C’est un peu le seul point noir qu’on peut trouver. En dehors de ça, c’est un chouette endroit pour les groupes.

As-tu des groupes à nous recommander?
Oh, c’est vraiment une question difficile… Je ne sais pas dire pourquoi, mais rien ne me vient à l’esprit. Je veux dire, j’écoute de la musique en permanence, et dans les groupes qui font actuellement toujours de la musique, je dirais que Swans est un groupe génial. J’ai presque suivi leur inspiration, car ils se sont reformés et font maintenant de la musique bien meilleure que ce qu’ils faisaient quand ils étaient actifs pendant les années 90. Ils sont aussi phénoménaux en live. C’est un groupe que j’apprécie beaucoup. Et je ne sais pas pourquoi, mais c’est la question la plus difficile. Concernant le hardcore, j’écoute des groupes plus anciens. J’aime bien Sick Of It All, ils sont toujours bons. Madball également, dans le style. J’écoute rarement leurs albums dans leur intégralité, mais par petites touches, je trouve ça vraiment attrayant. Mais pour des nouveaux groupe, je ne sais pas… Il faudrait demander à Dennis, il aurait des milliers de noms à te donner!

Un dernier mot pour nos lecteurs?
C’est génial d’être de retour, et on compte bien être là pour un moment!

Interview : Pete

Plus d'infos :

Label : Epitaph Records

MySpace : www.facebook.com/RefusedBand

Site Web : www.officialrefused.com

Site du label: epitaph.com


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Edi

Super interview. Merci

Posté le : 16.04.2016 à 19:24

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