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-C'est mon prof Nicolas mollin enfin c'êtais c'ets le meilleur prof de cm2 !
-hahaha "le groupe au nom imprononçable, là"... :D
-Hey … - Pis dans les interviews Cortez, tu les demandes de mettre leur influences p...
-Jona, un jour ca serait cool de mentionner Antoine Tinguely dans l'explication de ton...
-vraiment une interview de merde :-D
-Super groupe et très bon interview ! :)
-ça faisait longtemps qu'une interview d'un bon groupe punk-rock a pas été rédigé...
-Chouette interview, ces types ont l'air cools!
-Je dis bravo à Nergal car tout les albums que je possède m'ont jamais déçu , Behe...
-Oui, je te l'accorde! Et les réponses sont vraiment intéressantes :)
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Salut ! Tout d’abord, peux-tu te présenter ? Quel est ton nom ? Que fais-tu dans le groupe ? Et qu’est-il important de savoir à ton sujet, à ton avis ?
Mon nom est Jimmy et je chante dans POLAR BEAR CLUB. Il est important de savoir que je n’ai pas de barbe. Tout le monde pense que j’en ai une quand ils écoutent POLAR BEAR CLUB.
D’où venez-vous ? Avez-vous tous grandi dans la même ville et étiez-vous amis avant de jouer dans le même groupe ?
Je suis de Rochester, New York. Nous avons tous plus ou moins grandi dans la même région, mais nous n’étions pas vraiment potes avant le groupe. Nous nous connaissions et nous faisions partie de la même scène.
Quelle a été ton introduction personnelle au hardcore et au punk ? Qu’est-ce qui t’a le plus attiré dans cet univers ?
Et bien le premier album punk que j’ai possédé, c’était « Unknown Road » de PENNYWISE. Je suis allé à mon premier concert hardcore local quelques années après cela et ce qui m’a vraiment attiré, c’était la passion et l’honnêteté. Je me suis toujours senti un peu comme un étranger à l’intérieur (« an inside outsider »), et jusqu’à ce jour, j’ai toujours su que je n’avais pas encore trouvé mon truc. Je n’oublierai jamais cette sorte de gêne que j’ai pu ressentir à ce premier concert, en voyant cette vingtaine de personnes devenir fous pour ces groupes que je ne connaissais pas. C’était puissant.
Les tons esthétiques des pochettes et « artwork » en général de chaque album de POLAR BEAR CLUB sont plutôt colorés, je dirais. Est-ce un aspect auquel vous avez beaucoup pensé ou avez-vous plutôt l’habitude de laisser une liberté totale à l’artiste qui se charge de ce travail spécifique ?
Nous n’y avions jamais vraiment pensé avant que Richard Minino nous envoie la pochette qu’il avait faite pour le premier album, « Sometimes Things Just Disappear ». Nous avons tous vu cela et avons adoré, et ça a vraiment donné le ton et la mesure de toutes nos pochettes à venir. Nous avons tous de grandes attentes par rapport à ce genre de choses, donc j’espère les kids comprennent cela.
Qu’est-ce que tu fais à côté de la musique ? Es-tu intéressé par d’autres formes d’art ?
Oui, je m’intéresse beaucoup aux autres formes d’art. J’adore les bandes dessinées et les livres, mais si tu demandes à quelqu’un qui me connaît, il me décrirait comme étant un cinéphile. Le cinéma, c’est mon premier amour, sans aucun doute. J’aime aussi beaucoup le théâtre, mais dans ce domaine, il faut passer en revue beaucoup de merdes pour pouvoir finalement atteindre les bonnes choses malheureusement.
Donc le nom de ton groupe est en fait le nom d’une chanson de SILENT MAJORITY. Qu’est-ce que ce groupe représente pour toi ? Et en choisissant ce nom, avez-vous essayé d’attirer l’attention sur les paroles de la chanson en question ou était-ce simplement une tentative de rendre hommage à un groupe que vous aimez ?
C’était un petit peu des deux. La chanson est incroyable, mais le groupe dans son ensemble a bien plus d’importance pour moi. Ils jouaient ce hardcore mélodique tellement frais, brut et honnête, ça nous a vraiment marqué, et ça nous touche encore aujourd’hui. C’était à la fois mature et fun, deux aspects qui se perdent dans la musique actuelle.
J’ai remarqué que vous avez tourné avec beaucoup de groupes divers musicalement. Est-ce délibéré de votre part ou est-ce simplement la façon dont les choses se passent aujourd’hui dans la scène hardcore ? Qu’est-ce qui est positif et négatif quand il s’agit de tourner avec des groupes qui ne sonnent pas du tout comme le vôtre ?
C’est tout à fait délibéré. Nous préférons clairement être sur une tournée variée et découvrir des groupes et des styles de musique que nous ne connaissions pas avant. C’est cool parce que ça permet d’attirer l’attention des gens, mais ça peut aussi être négatif car certaines personnes sont troublées par cela et n’aiment pas voir trois ou quatre groupes divers en une soirée, elles préfèrent simplement rester dans leur zone de confort et n’apprécient pas être confrontées par une affiche de tournée « diversifiée ».
Sur l’album « Sometimes Things Just Disappear », il y a une chanson qui s’appelle « Our Ballads », et les paroles de cette chanson ont suscité une vive réflexion chez moi, dans la mesure où elles semblent être basées sur une expérience très personnelle et que tout le monde pourrait vivre en quelques sortes. Je n’ai pas de sœur et j’ai l’impression que mon frère et moi n’avons jamais subi de pression dans notre vie par rapport au style de musique à écouter, nous avons toujours été libres d’écouter du hardcore ou du punk, et pas quelque chose de plus acceptable, et peut-être que c’est grâce à notre sexe (genre) ou aux affinités de nos parents vis-à-vis de la musique en général. Cela dit, depuis le jour où j’ai lu les paroles de cette chanson spécifique, je me suis demandé ce qui pouvait éventuellement arriver aux filles de mon âge, de ma génération, si elles devaient rencontrer des problèmes similaires aux filles dont tu parles dans ces paroles. Donc mes questions sont les suivantes : d’un point de vue masculin, soit le tien, quel est l’obstacle principal qu’une fille peut rencontrer lorsqu’elle intègre une sous-culture, en particulier dans le hardcore punk ? Et que peut-on faire en réaction ?
Je ne sais pas. Honnêtement, je n’ai pas écrit cette chanson pour répondre à cette question, parce que je ne détiens aucune réponse. J’ai écrit la chanson pour soulever le point et créer une discussion et une réflexion sur la thématique. Je ne pense pas avoir écrit d’autres chansons comme celle-ci depuis, mais je pense que ça reste un sujet vraiment intéressant. La chanson traite principalement d’une conversation où quelqu’un suggère que l’aspect agressif de POLAR BEAR CLUB exclut des fans potentiels de sexe féminin. Cette suggestion m’a fait peur, ça a été déroutant, vraiment. Déroutant parce que je ne suis pas si énervé. Je pense être plus passionné qu’agressif. Ça a été déroutant pour une autre chose : est-ce que les filles ne peuvent pas être également énervées ? Et passionnées ? Et ça m’a fait peur dans le sens où cette personne avait peut-être raison quelque part. Donc je savais qu’il me fallait explorer le thème dans une chanson, mais c’est à peu près tout ce que je peux en dire.
La dernière fois que vous êtes venus en Suisse, vous avez finalement dû annuler le concert à la dernière minute. Que s’est-il passé ? Est-ce que vous devez souvent passer par de telles mésaventures en tournée ? Si oui, que faites-vous pour garder la pêche et continuer ? Quelques conseils ?
Nous avons dû annuler le concert parce que notre chauffeur a une intoxication alimentaire, nous avions un trajet de dix heures à faire, et il a passé la nuit entière plus le lendemain matin à vomir. À peu près trente fois au total ! Ce genre de choses arrivent de temps à autre et ça fait chier ! Nous venions d’annuler notre premier concert en Russie à cause de complications de visas, ça s’est joué à la dernière minute et ça nous a vraiment fait chier. Il n’y a pas vraiment moyen de rendre les choses meilleures qu’elles ne le sont, si ce n’est que d’espérer se rattraper un jour en faisant le concert à l’endroit même où le dernier a été annulé, et espérer aussi que ce soit bien.
Quand tu es en tournée, tu es inévitablement confronté à des endroits et à des gens qui ne te sont pas familiers. Qu’est-ce qui attise le plus ta curiosité dans ce genre de situation où tu n’as plus aucun repère et pourquoi ?
J’ai l’habitude de ce genre de situation où rien ne m’est familier. Et cela, en soi, est excitant. Être un étranger dans un pays qui t’est étranger peut être sympa, mais aussi déprimant au bout d’un moment. Tu dois juste faire en sorte de te rappeler à quel point tu es chanceux d’être là-bas.
S’il y a une chose dont tu te passerais très volontiers dans la scène hardcore, ce serait quoi ?
Les forums (message boards).
Peux-tu me dire quels sont tes cinq albums préférés et laisser un petit commentaire pour chacun de tes choix ?
C’est vraiment difficile, mais je vais essayer.
THE REPLACEMENTS – Let It Be. C’est le premier groupe que j’ai entendu qui m’a montré le pouvoir de l’humour dans la musique. Je ne pense pas vraiment à la comédie, mais plutôt juste au sens de l’humour. Ça peut être si puissant et ça rend les choses tristes bien plus tristes en contraste. Ce groupe a vraiment ouvert des portes pour moi, vers des groupes comme THE HOLD STEADY, AMERICAN STEEL et ELVIS COSTELLO. C’est où j’en suis maintenant, ce que j’écoute, c’est vraiment intéressant et je ne pense pas que beaucoup de groupes intègrent un tel sens de l’humour et une telle intelligence dans leur musique ces jours.
JIMMY EAT WORLD – Futures. Ce groupe, comme toujours, a fait des albums que j’aime et j’ai choisi « Futures », mais « Clarity and Bleed » aurait aussi pu être ici. Ils ont toujours représenté pour moi le groupe idéal. Rien n’est à jeter, chaque élément fonctionne parfaitement et remarquablement. Cet album est un des enregistrements qui sonnent le mieux, de tout ce que j’ai pu entendre, et POLAR BEAR CLUB s’y réfère systématiquement quand on enregistre.
PENNYWISE – Unknown Road. C’est ce qui m’a donné envie de jouer de la guitare et d’être dans des groupes. Le premier morceau est juste incroyable, surtout lorsque la guitare commence après l’intro au piano. Je n’avais jamais entendu quelque chose comme ça avant et ça m’a vraiment marqué.
CARRY ON – A Life Less Plagued. Ce groupe et cet album représentent en gros mes jours d’initiation (« salad days ») au hardcore. Tout comme AMERICAN NIGHTMARE, THE SUICIDE FILE, CONVERGE et BANE. Beaucoup de bons souvenirs sont associés à cet album.
REFUSED – The Shape of Punk to Come. Qui ne met pas cet album dans ces listes ? Mais c’est vrai pour tellement de raisons. Qui aurait cru que le hardcore pouvait être de l’art ? Cet album a un son vraiment incroyable.
Cette interview est finie. Merci pour le temps que tu y as consacré ! J’apprécie !
Interview : Bastien
Label : Bridge Nine Records
MySpace : www.myspace.com/polarbearclub
Site Web : www.polarblogclub.com/
Site du label: www.bridge9.com
Interview cliquée : 33969 fois
C'est clair que la traduction d'après un enregistrement prend vite du temps. Mais perso j'aime bien le côté discussion qu'il peut y avoir ou les questions improvisées qui viennent sur le moment.
Merci Pete! E-mail, vu que je les ai loupés...ou plutôt...qu'ils ne sont pas venus à Zürich! Mais bon, très franchement je préfère faire des interviews par mail. Aucun souci, j'aime rencontrer les gens "en personne", mais quand tu fais une interview en live, c'est tout de suite plus chiant, vu que tu dois tout retranscrire. Et le soir d'un concert, je préfère les discussions un peu moins formelles, on va dire. Mais c'est personnel.
Bien sympa cette interview ! Et bonne idée la question sur ce dont il se passerait dans la scène hardcore :-)
Sinon, juste par curiosité, t'as pu le rencontrer en personne ou l'interview s'est faite par mail ?
Merci Sandra! Oui c'est vrai que tout un chacun est bourré de préjudices liés au sexe. Ce qui fait que ça surprend toujours quand on voit une fille adopter des comportements qui sont considérés comme étant des comportements masculins. Et le contraire est valable aussi. Je sais que beaucoup d'hommes, moi le premier, ont parfois des traits féminins qui ressortent de leur comportement général, ils ne sont pas toujours évidents à voir, mais je sais que quand ils sont "détectés", ils peuvent provoquer des railleries ou des remarques peu gratifiantes.
Au sujet de la consommation d'alcool abusive, ne t'en fais pas, que ce soit un homme ou une femme ne change pas grand-chose à mes yeux...ça ne me plait que très rarement. Mais cela dit, c'est très personnel.
Je suis content par contre de savoir que tu as l'impression qu'il y a en majorité des gens ouverts d'esprit dans la scène hardcore/punk! Des fois je me pose la question sur ce point, sans forcément y trouver une réponse immédiate. Je pense que quelqu'un qui n'est pas capable d'accepter et de respecter les filles dans ce milieu devrait sérieusement se remettre en question (et au fond, il en va de même en dehors du milieu!). Et par rapport au nombre très restreint de musiciennes, il me semble qu'il en va de la responsabilité de chacun(e) de faire bouger les choses. A l'heure actuelle, je pense que les filles, du moins dans mon entourage, devraient plus oser se lancer. Parallèlement, les mecs pourraient de façon générale plus les encourager à faire le pas et monter sur scène.
Super bonne interview.
Je voulais donner mon avis concernant « Our Ballads ». Je pense que le problème dans notre société, c'est que ce qu'on attribue à la femme c'est plutot la douceur, la compréhensivité, la docilité et à l'homme l'agressivité, le pouvoir (de se revolter), la force etc. Ce qui fait que les gens peu ouvert d'esprit imagine qu'une fille ne pourrait pas écouter de hardcore ou de punk-rock par exemple. Dans ce milieu musical, j'ai personnellement pas rencontré de problème, les gens sont plutot ouvert et moins soumis au normes habituelles. Mais y a de la "discrimination" quand même à mon avis, genre une fille qui boit de la bière comme un trou et pogote comme une sauvage, ne plaira pas forcément à tout le monde, même dans le milieu punk/hardcore, alors que pour un gars ça parait bcp plus normal. Et rien que le faite qu'il y ait bcp plus de musicien que de musiciennes montre que les femmes n'osent peut-etre pas s'imposer dans ce monde d'homme, comme cela arrive dans plein de domaine. Enfin on pourrait dire des millions de choses...
Merci! Ca a été une très grande frustration de les louper quand ils sont venus au Werk 21, crois-moi! Mais bon ils reviendront!
Haha! Oui, mort aux forums quand ils deviennent l'unique moyen de communication pour certaines personnes! Après, ça peut être utile quand même...et ça craint moins que les bastons aux concerts par exemple, même si heureusement ça n'arrive pas souvent.
D'autres commentaires? Messages d'insulte? Demandes en mariage?
Très bonne interview, bien intéressante en tout cas.
C'est un sacré groupe en concert!
mort aux forums :)
bastien
Oui, bien sûr le côté interactif est juste génial et propre à une interview en direct! MSN, c'est un peu le compromis entre les deux, tu devrais essayer! Mais par contre c'est long faut bien compter 5 ou 6 heures pour une interview!
A+
Posté le : 18.09.2010 à 16:07